Brasier  

(1904-1926)

 

Charles-Henri Brasier débuta comme dessinateur chez Panhard avant de trouver un emploi plus stable chez Mors en 1886, toujours comme dessinateur. Mais Brasier trouva sa réelle voie lorsque Émile Mors décida d'engager ses voitures en compétition.

Mors connut beaucoup de succès lors des courses mais lorsque Brasier décida de quitter la compagnie, cela coïncida avec la fin des victoires de Mors en compétition.

Brasier décide alors de se joindre à Georges Richard qui aligne ses autos avec un certain succès dans de nombreuses courses. Ensembles, ils conçoivent en 1903, un modèle de compétition spécialement mis au point pour la course Paris-Madrid, pressentie comme l'épreuve phare de cette année. Quatre voitures Georges Richard sont engagées, mais seulement trois atteindront Bordeaux, terme de l'épreuve, après que le gouvernement ait interrompu la course suite aux nombreux accidents, dont certains mortels, qui ont émaillé cette course. Parmi ces accidents, notons celui de Georges Richard, qui lui a valu une longue convalescence et qui changera l'avenir de la compagnie.

La firme crée une 24 HP et une 40 HP en 1904 afin de les inscrire à la Coupe Gordon Bennett dans la catégorie des grosses voitures. Les voitures se nommerons désormais Richard-Brasier. Devant une foule considérable et en présence de l'empereur allemand Guillaume II, le pilote Léon Théry remporte la cinquième Coupe Gordon Bennett.

À leur retour en France, Léon Théry et Charles-Henri Brasier sont fêtés comme des héros dans les rues de la capitale, avant d'être reçus en grande pompe à l'Élysée par le président de la république, Émile Loubet, car les voitures Richard-Brasier défendaient les honneurs du pays lors de cette compétition.

Avec les absences répétées de Georges Richard dues à son accident, Charles-Henri Brasier en a profité pour prendre de plus en plus le contrôle de la compagnie et a profité de l'énorme popularité de cette victoire pour mettre un terme définitif à son association avec Georges Richard d'une manière peu élégante. Il fonda la Société des Automobiles Brasier en 1904 en s'accaparant d'une bonne part de l'entreprise de Georges Richard.

Toute l'entreprise est mobilisée pour la préparation de la voiture de course qui doit disputer les éliminatoires de la nouvelle Coupe Gordon Bennett de 1905 dont c'est la dernière édition. Brasier inscrit trois voitures de 11,259 litres de cylindrée à 96 HP pour les éliminatoires.

Léon Théry s'élance le premier, et malgré une crevaison, il franchira une nouvelle fois la ligne d'arrivée en vainqueur, devançant les deux Fiat pilotées par Nazzaro et Cagno, et la Richard-Brasier de Caillois. C'est de nouveau le délire dans le camp français et des ovations inimaginables pour Léon Théry et Charles-Henri Brasier qui ne pouvait rêver meilleur départ pour sa nouvelle société. Et si le premier est décoré de la médaille d'Officier d'Académie, le second reçoit la rosette de la Légion d'Honneur. Cette seconde victoire d'affilée dans la Coupe Gordon Bennett, définitivement conservée par la France, se devait d'être le point de départ d'une grande aventure pour la marque, mais elle ne sera en fait que son apogée car, doucement, l'entreprise va décliner, tant au niveau de ses ventes qu'au niveau de la qualité de ses voitures.

Brasier s'est enflé la tête à cause de ses récents succès en doublant le prix de ses voitures qui sont tout de même restés trop conventionnelles. Les succès en compétition ont cessés sauf pour quelques victoires dans des courses de seconde zone.

1909 à été une année plus prospère grâce à sa petite 10 HP à prix modique, mais aussi par la diversification que la compagnie a fait en concevant des moteurs pour groupes électrogènes, bateaux, avions et dirigeables. Cependant, ce succès est d'une courte durée car ses voitures sont trop désuètes et il y a un déclenchement de grèves à répétition.

La première guerre mondiale ralentit la production et après le conflit, Brasier tente d'investir dans le marché des voitures de luxe mais sans succès.

Après des années de vaches maigres, Charles-Henri Brasier tente un nouveau retour à la compétition en 1923 en inscrivant deux voitures pour la première édition des 24 Heures du Mans. À défaut de podium, il doit se satisfaire du Grand Prix d'endurance, une performance renouvelée l'année suivante après que les voitures aient terminé aux 7ème et 8ème places. Il faut ensuite patienter jusqu'au mois de février 1926 pour que la marque obtienne une victoire dans l'épreuve Bordeaux-Les Pyrénées-Bordeaux. Il y eut également quelques victoires de catégorie dans des courses telles Paris-Pau et Paris-Nice qui ont suscité un semblant d'espoir. Mais, entre temps, l'entreprise a été placée en liquidation judiciaire.

L'histoire des automobiles Brasier se termine en 1926 après que la compagnie fut rachetée par la firme Delahaye.

 

Charles-Henri Brasier

Brasier

Brasier

Brasier 30 HP

Brasier gagne la Coupe Bennett en 1905

Affiche

 

Page d'accueil

 

Menu principal

Tableau des vielles pionnières