Bucciali  

(1923-1933)

 
Cette firme fondée en 1923 par les frères Angelo et Paul-Albert Bucciali, vit le jour grâce à la passion de la vitesse et à l'intérêt de la compétition à la fin du premier conflit mondial.

Au volant d'une voiture dessinée par Paul-Albert, équipée d'un moteur Ballot Type 4J Sport de trois litres de cylindrée avec soupapes inclinées, freins sur les quatre roues, les Bucciali participent à quelques épreuves locales dont ils ne tirent aucune gloire, mais suscitent chez ces gentlemen pilotes l'envie de poursuivre dans la compétition.

C'est ainsi qu'ils ouvrent un petit atelier à Courbevoie, afin de construire une voiture de course dont ils confient la réalisation du moteur à l'ingénieur Marcel Violet, spécialiste du deux temps. Ce dernier met au point un petit bicylindre avec chambre de combustion interne de 1340 cm3, assez performant puisque la voiture s'adjuge la 3ème place au Grand Prix des Voiturettes au meeting de Boulogne de 1922.

Ce succès incite les frères Bucciali à commercialiser une voiture portant leur nom, baptisée Buc AB1, prête dès la fin de l'année 1922. Une petite série est construite et l'une de ces voitures est engagée au Tour de France au mois d'avril 1923 dans la catégorie 1500 cm3. Première ex-aequo à l'issue de la première journée, la voiture est cependant contrainte à l'abandon après un accident dans l'étape suivante.

Depuis déjà une année, toujours à la demande des frères Bucciali, Marcel Violet travaille sur un quatre cylindres en V à compresseur d'une cylindrée de 1496 cm3 qu'il parvient à terminer pour le Grand Prix des Voiturettes de 1923 qui se dispute une fois encore à Boulogne. Pour l'occasion, Paul-Albert a dessiné un nouveau châssis court, toujours doté de freins sur les quatre roues. Mais le moteur quatre cylindres s'avère peu efficace lors des essais, d'où la décision d'équiper la voiture du bicylindre de l'année précédente. Un choix judicieux puisqu'il se solde par une victoire de la marque dans la catégorie des moins de 500 kg.

Toujours animée par le moteur de 1923, la voiture participe les années suivantes à de nombreuses épreuves et s'octroie plusieurs podiums qui accentuent progressivement la renommée sportive de la marque. Et c'est la Buc AB 4-5 qui connaît le plus grand succès commercial de la firme avec un peu plus de 100 exemplaires vendus entre 1925 et 1927.

Une conduite intérieure et deux coupés sport sont inscrits au Tour de France 1925 et les trois voitures terminent l'épreuve avec succès. Mais les frères Bucciali jugent cette dernière réalisation trop sage et se lancent dans l'étude d'un nouveau modèle de compétition, dénommé 4E Spéciale, animé du moteur CIME de 1456 cm3 de cylindrée avec simple arbre à cames en tête et compresseur Cozette. Malgré une vitesse de pointe de 150 km/h, les trois exemplaires construits n'auront que rarement la possibilité de rivaliser avec l'importante concurrence qui règne alors dans la catégorie des 1500 cm3, trop handicapés par leur poids excessif.

Bucciali réalise alors le Type AB 6, une 6 cylindres de 1500 cm3 avec un très beau châssis surbaissé et profilé, qui participera à de nombreuses compétitions nationales et internationales, sans aucun succès.

La firme se décourage et décide d'abandonner purement et simplement toute compétition et leurs anciennes fabrications, pour se lancer exclusivement dans l'étude de châssis adoptant la traction avant.

À cause de finances insuffisantes, la firme ne connut pas beaucoup de succès commercial et décida de faire un retour remarqué en compétition en alignant un véhicule d'une longueur de 5,75m. Cette voiture était une adaptation de la limousine TAV 30 avec un moteur Mercedes à compresseur, appelée TAV 30/M. Le projet fut jugé démesuré et avorta.

Malgré une conjoncture économique défavorable, Bucciali continue de construire des voitures longues et luxueuses, et la plus longues de toutes effectua un raid entre Paris et Nice avec la boîte de vitesse bloquée en prise directe. Cela fut son seul exploit.

En 1934, le projet d'une petite sportive aérodynamique animée par un 8 cylindres suralimenté dont la particularité majeure était sa transmission permanente à quatre roues motrices, devait participer aux 24 heures du Mans, mais le manque de moyens mit fin au projet et l'usine ferma ses portes en 1933.

Cependant, les frères Bucciali se battirent pendant de longues années afin de faire reconnaître leurs droits pour les innovations qu'ils ont apportés et à cause des brevets qui furent vampirisés par de nombreuses entreprises. Après la mort d'Angelo en 1946, Paul-Albert crée la "Société de Mécanique et des Brevets Bucciali". Paul-Albert décéda en 1981 sans avoir reçu beaucoup de reconnaissances pour tout ce qu'il a accompli avec son frère.

Bucciali fut l'une des plus audacieuses entreprises d'automobiles françaises car les deux fondateurs n'ont jamais hésité a reculer les limites et à bousculer les conventions pour imposer leur conception.

Antonio et Paul-Albert Bucciali

Bucciali 12 cylindres

Bucciali La Torpille de 1924

Bucciali AB 415

Bucciali TAV8 La Marie

 

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